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Quds Rise: entre rêve et réalité - Le lancement de la première voiture électrique au Liban

Hestia Akiki, Rédactrice

Juin 14, 2021

Alors que le Liban sombre de plus en plus dans des crises multiples, un homme d’affaires palestinien né à Beyrouth décide de créer la première voiture électrique libanaise : Quds Rise. Alliant à la fois le nom de la ville sainte, et l’espoir de revoir Beyrouth renaitre suite à l’explosion du 4 août, elle succède à un autre modèle de l’entreprise, cette fois-ci européen. Il espère produire (entre le Liban et l’Europe) 10000 voitures chaque année. Dans un pays ayant l’un des pires réseaux d’électricité au monde, le défi semble de taille.

Aux origines du projet

 Ayant déjà fait carrière dans le domaine de la télécommunication au Canada et des habitats écoresponsables dans les pays du Golfe, Jihad Mohamad, le PDG d’EV Electra LTD., entreprise produisant la voiture libanaise, a toujours eu une vision futuriste et écologique : « J’examine les opportunités, celles qui révolutionneront notre futur. On ne se projette pas dans l’actualité mais dans l’avenir, et l’avenir du business se trouve dans les véhicules électriques. » affirme ce dernier dans un entretien avec l’émission qatarie Al Jazeera.

 En effet, selon lui, d’ici 2030, plus aucune voiture à combustible ne roulera sur les routes du monde. Ces dernières feront place à l’électrique. C’est pourquoi, désireuse d’accompagner cette transition, et constatant que certains étaient réticents à l’égard du prix prohibitif et de l’aspect peu attrayant des autres voitures présentes sur le marché, l’entreprise s’est lancée dans la production d’une super-voiture, au style futuriste et au prix abordable pour le grand public afin de l’encourager dans cette transition.

Le véhicule et l’entreprise

L’entreprise s’est déjà implantée dans plusieurs pays aux quatre coins de la planète entre l’Europe, le Canada, et le Moyen-Orient. De 300 employés au Liban, elle compte atteindre les 3000 salariés. Ces derniers ont des origines libanaises et palestiniennes : « il y a des hommes et des femmes, des cerveaux, une main d’œuvre qualifiée, des ressources inimaginables, jusqu’à maintenant inexploitées », déclare le propriétaire de l’entreprise lors du même entretien tout en assurant vouloir s’y investir pour les intérêts communs de cette industrie, et de ses employés.

Le véhicule Quds Rise, quant à lui, est fabriqué dans son intégralité au pays des cèdres (exceptée la batterie importée et le groupe motopropulseur) ce qui en fait la première voiture fabriquée au Liban et dans le monde arabe. Cette dernière présente un moteur de 160 chevaux, une autonomie atteignant 300-450 km fournie par une batterie de 50 kWh, ainsi qu’une accélération de 0 à 100 km/h en 5s. Elle possède également un écran de 15,9 pouces et deux sièges, le tout présent dans une voiture au design unique, digne de la catégorie des supers-voitures. Son prix est d’ailleurs compétitif : 30 000 dollars américains. Bien que les principaux objectifs de l’entreprise soient de produire une voiture électrique emblématique et originale, le nom, ainsi que la calandre dorée de l’automobile prenant la forme du Dôme du Rocher envoient un message assez fort au monde.

Obstacles, solutions, et futurs projets

Malgré ses ambitions, l’entreprise EV Electra LTD. doit se confronter à de nombreux obstacles : le Liban est connu pour ses problèmes de courants, l’électricité étant délivrée d’une part par l’état libanais, d’autres part, par des générateurs privés, obligeant ainsi l’entreprise à en faire autant. De plus, les stations de recharge sont assez rares dans le pays. Sans compter que le Liban traverse l’une des pires crises économiques de son histoire, réduisant le pouvoir d’achat des Libanais, et rendant le prix des véhicules inabordable pour la plupart d’entre eux. Le marché de l’automobile est à l’arrêt.

Face à ces difficultés, l’industrie a développé de nombreuses initiatives. La première est de doter le pays des cèdres d’un réseau de 100 stations de recharge à travers le pays. Ces dernières seront alimentées soit par des générateurs, soit par des sources d’énergies renouvelables (éoliennes ou solaires). De plus, le paiement peut se faire en dépensant la moitié de la somme en dollar, la seconde en livre libanaise avec un taux de change plus avantageux que le marché noir, ou en payant la moitié de la somme restante pendant une période de cinq sans intérêts, ce qui permettrait d’inciter les Libanais à prendre la Quds Rise.

Résultat : « nous avons accru la notoriété et l'intérêt pour les véhicules électriques sur le marché libanais, et reçu de nombreuses demandes de concessionnaires internationaux. Nous avons d’autant plus reçu de nombreuses réservations via le site Web et acquis de potentiels partenariats commerciaux avec des entreprises réputées. » affirme l’industrie à The Phoenix Daily. Cette dernière compte d’ailleurs fonder un centre de recherches sur l’automobile électrique dans la région en partenariat avec l’université américaine de Beyrouth ou AUB.

Ainsi, malgré toutes les difficultés, la première voiture 100% électrique du Liban peut ambitionner les sommets grâce à la détermination d’une équipe de jeunes Libanais et Palestiniens et à celle de son chef, qui déploient toutes les solutions possibles pour arriver à la transition de notre société et à mieux respecter l’environnement, tout en s’introduisant dans les commerces internationaux.

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https://evelectra.com/rise/

https://www.lorientlejour.com/article/1259802/la-production-de-masse-de-la-premiere-voiture-electrique-made-in-lebanon-debutera-vers-fin-juillet-.html

https://www.lorientlejour.com/article/1252785/inauguration-de-la-premiere-voiture-electrique-assemblee-au-liban.html

https://www.geo.fr/environnement/quelle-crise-de-courant-au-liban-une-premiere-voiture-100-electrique-204578