Les marchés d'animaux vivants aux Etats-Unis

Une analyse d'auteur Camille Heneine

Septembre 28, 2020

Pourquoi blâmer la Chine quand les marchés d’animaux aux États-Unis peuvent être le foyer d’une autre pandémie ? 

 Il existe des centaines de marchés d’animaux vivants aux États-Unis, et la seule ville de New York en dénombre quatre-vingts.  On y trouve de tout, des volailles, des poissons, des moutons, des chèvres… Ces animaux-là sont souvent abattus suivant les règles de certaines religions (Halal, casher).

 

À l’inverse les marchés tristement réputés sont ceux de la Chine, à l’origine de l’épidémie de SRAS en 2002 et maintenant de la pandémie de COVID-19. Ces marchés exotiques sont pour la plupart non régulés et les animaux rares (chauve-souris, pangolin) se côtoient sans aucune mesure sanitaire.

 

Suite à la pandémie de COVID-19, beaucoup d’américains ont tenu des propos racistes et haineux envers les Chinois et leurs habitudes culinaires, mais la réalité des marchés d’animaux aux États-Unis est bien plus sombre que ce qu’ils nous laissent penser.  

On assiste, depuis Avril 2020, à une vague de protestations notamment à New York, pour essayer d’interdire ces marchés en apparence contrôlés.  En effet, des photos et des vidéos choquantes ont circulé sur les différents réseaux sociaux y dénonçant de graves infractions sanitaires. Nous pouvons constater que ces animaux sont stockés et traités sans aucune considération et sans aucun égard. Pour ce qui ne sont pas morts, ils pourrissent entassés les uns sur les autres dans de toutes petites cages ; se nourrissant de leurs excréments. Les trottoirs à proximité sont sales et insalubres : flaques de sang, parties indéfinissables d’animaux, excréments. 

 

 Ce qui peut encore plus nous choquer c’est qu’on y passe devant tous les jours. En effet, ils se trouvent au milieu de quartiers résidentiels et de quartiers de travail.

Ces marchés sont l’exemple d’à quel point notre humanité s’est perdue, en autorisant ceux-ci sans régulation, nous avons égaré tout sens de ce qu’est simplement la compassion ; sans parler du danger que peut constituer la transmissibilité des virus de l’animal à l’Homme. 

 

Le CDC (centre pour le contrôle et la prévention des maladies) explique que ces lieux sont un vivier de virus propices à une nouvelle pandémie. Ces virus pourraient effectivement provenir des volailles, et pourraient être un jour beaucoup plus fatals que celui de la pandémie que nous connaissons actuellement. 

 

La politique américaine vis-à-vis des chinois peut être blâmable puisqu’ils se cachent derrière la légalité de leurs marchés. Il en est tout autrement quant aux règles sanitaires et hygiéniques. 

Rejeter la faute uniquement sur les chinois n’est pas une solution dans ce contexte, où le commerce d’animaux vivants en Europe est en plein essor depuis plusieurs années. 

Certes les chinois devraient revoir la régulation de leurs marchés, mais le reste du monde devrait se pencher sur les mêmes problèmes chacun dans son pays respectif, afin de pouvoir endiguer d’éventuelles prochaines pandémies. 

 

Bibliographie : 

https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/tag/marches-danimaux-vivants/

https://www.theatlantic.com/culture/archive/2020/04/ban-wet-markets/609781/

https://www.pcrm.org/news/news-releases/doctors-urge-surgeon-general-shut-down-us-live-animal-markets

https://www.cbsnews.com/news/coronavirus-pandemic-animal-wet-market-new-york-city-protests/

https://www.levif.be/actualite/environnement/pourquoi-le-commerce-d-animaux-vivants-est-en-plein-essor-en-europe/article-news-1244491.html?cookie_check=1597758513

https://theconversation.com/coronavirus-pourquoi-fermer-les-marches-aux-animaux-en-chine-serait-une-tres-mauvaise-idee-130960

https://www.youtube.com/watch?v=aRflNSXVzX4

https://www.cdc.gov

https://www.theatlantic.com/culture/archive/2020/04/ban-wet-markets/609781/

Previous
Previous

Rodrigo Duterte, le Trump d’Asie et sa guerre contre la drogue

Next
Next

Le procès de Charlie Hebdo