Menaces écologiques et zoonoses : l’Europe en marche !

Analyse d’opinion de Edward Sfeir, auteur

Octobre 16, 2020

Avec tous les désastres écologiques que le monde est en train d’observer, il est impératif que l’Homme procède à une prise de conscience pour mener une vie plus saine; c’est ce que beaucoup appellent la deuxième chance. Et cette deuxième chance, l’Union Européenne a bien décidé de la saisir ; à travers ses nouveaux plans.

 “Catastrophe !” voici le premier mot qui passe à la tête de n’importe qui, lorsqu’on évoque la Covid-19. Or cette pandémie, hormis sa gravité s’est avérée être un très bon professeur dont les cours furent dispensés au monde entier. Et la première de la classe cette fois c’est l’Union Européenne ! 

En effet, le mardi 21 juillet 2020, les dirigeants européens se sont réunis et ont voté le nouveau plan post-covid-19 avec une dette commune de 750 milliards €, une première dans l’histoire de l’Europe. Conscients des enjeux environnementaux qui ont engendré bien des désastres sanitaires dont le dernier coronavirus, les 27 États de l’UE se dirigent désormais vers une ère plus verte et plus respectueuse du vivant ! Mais quel sont donc les détails de ce plan ? Et où pourrait aboutir la réalisation des buts mis en place ?

 

Économie ; un redémarrage bien planifié.

Les économies du monde entier ont dû payer le prix des confinements successifs, et l’UE n’y fait pas exception. 

C’est ainsi qu’est né le plan de relance de l’économie européenne, 750 milliards d’euros divisés en deux parties : 

•390 milliards € de subventions distribuées aux différents États, qui seront retournés indirectement par le budget communautaire ce qui en fait une sorte de dette commune aux 27 États

•360 milliards € sous forme de dette directe remboursée par chacun des pays demandeurs. 

 

Merkel et Macron étaient les avocats acharnés du projet ; le ministre allemand de l’Économie Peter Altmaier reste dans le même esprit d’optimisme, « des signaux clairs de tendance à la hausse sont à prévoir vers fin octobre » affirme-t-il. 

Les pays du Nord (les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark et la Suède, ensuite rejoints par la Finlande) restèrent assez sceptiques sur le sujet en prétendant que les pays du Sud (Espagne et Italie) bénéficieront de ces aides, ce qui a poussé les autres pays à changer les termes à ce qu’ils en sont aujourd’hui. 

« Nous avons réussi à changer une chose fondamentale à cette occasion, ensemble sur la base de notre initiative, qui est d'emprunter en commun et d'avoir des vrais mécanismes de transfert et de solidarité budgétaire qui n'existaient pas avant. Je crois que c'était cette bataille-là qui est plus importante, mais je tiens à souligner que cela n'a été possible parce que nous avons accepté de financer cela. » explique Emmanuel Macron dont le pays devrait toucher de 35 à 40 milliards d'euros de subventions. L'Italie et l'Espagne, principaux futurs bénéficiaires, toucheraient près de 60 milliards d'euros dans le cadre du plan de relance. Tout cela dans le but d’aider les 27 économies à se remettre après les chutes considérables connues en 2020 ! 

 

 

 

 

Plusieurs actes pour un seul but : l’environnement.

En parallèle, le plan de relance s’oriente aussi vers une Europe plus verte, plusieurs mesures et décisions ont déjà été prises. 25% du budget précité sera consacré à l’action climatique dans un premier temps pour arrêter les désastres de la fonte des glaciers et, dans un second temps, pour diminuer le risque de créer de nouvelles zoonoses (telle que la COVID-19) issues des désastres climatiques. 

En plus de cela, tous les investissements du secteur public seront dirigés vers une transition juste : obéissant au principe de ne pas nuire, et interdisant tout nouveau projet se basant sur les combustibles fossiles et/ou le nucléaire. 

Le secteur privé n’échappe pas à la règle et sera lui aussi mis sur la voie du vert à travers une taxonomie financière durable qui favorisera les projets et initiatives écologiques répondant à au moins un des objectifs environnementaux prédéfinis. 

La commission européenne a aussi augmenté sa proposition de budget pour le Fonds pour une transition juste à 40 milliards €, pour aider les régions dont les économies dépendent fortement des combustibles fossiles à s’en détacher. 15 autres milliards d’euros viendront assister le Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER) et cela vise deux volets : en premier lieu, aider les zones rurales à changer leurs structures, changements nécessaires pour mieux retrouver les buts du Pacte Vert pour l’Europe ; puis en second lieu, réaliser des objectifs ambitieux dans le cadre des stratégies « stratégie en faveur de la biodiversité » et « De la ferme à la table » qui ont le but principal de mieux passer vers une agriculture écologique à travers divers instruments. Mais tout cela ne peut être assez efficace avec une économie linéaire (comme celle au Liban) et c’est exactement pour cette raison que le programme Horizon Europe fut créé afin de soutenir « la recherche et de l’innovation dans la transition vers une économie propre, circulaire, compétitive et neutre pour le climat. ». Toujours dans le même esprit, et pour assurer le plus de respect environnemental faisable, il est indispensable de mettre l’accent sur une mobilité urbaine propre. Pour ce faire, le mécanisme pour l’interconnexion en Europe soutiendra l’installation de millions de points de recharges pour véhicules et va entreprendre le renouvellement des flottes propres par les villes et les entreprises et la mise en place d’infrastructures de transport durable ! 

Aussi à la page du progrès écologique, la ville de Paris met en place un plan de « 15 mins city » (cité en 15 minutes) qui vise à réduire l’utilisation de voitures et favoriser les vélos : la circulation des véhicules à moteurs est déjà interdite un dimanche par mois du côté de la Seine. 

Le but de cette initiative est de créer une ville moins polluée et une vie urbaine plus plaisante. 

« D’ici 2024, chaque rue possèdera un parcours cycliste et 60,000 parkings seront supprimés. » affirme Anne Hidalgo, maire de la Ville Lumière. 

Ces parkings seront remplacés par des espaces verts, des parcs, des arbres… 

Melbourne elle aussi prend en main l’initiative d’une « 20 mins city » (cité en 20 minutes), tout comme Milan (avec la version 15mins).

Ceci est en réalité non seulement fait dans un but environnemental mais aussi pour encourager les habitants à aimer leur ville et à y rester pour diminuer les clusters et la transmission du coronavirus. Développé par le professeur Carlos Moreno de la Sorbonne Université, ce concept séduit plus d’un ! 

 

Pour plus de clarifications, la science répond aux questions !

Tout ces efforts ne se sont pas manifestés par hasard après la pandémie de la Covid-19. Il est certain que l’UE a toujours été soucieuse des enjeux environnementaux, mais on ne peut nier le rôle joué par la pandémie ; et pour mieux comprendre tout cela, il est impératif d’aller faire un tour chez les scientifiques ! 

La maladie provoquée par le coronavirus 19 ou covid-19 est en fait une zoonose tout comme la rage, le virus Ébola, le virus du SIDA, le virus H1N1, la grippe aviaire, le SARS, le MERS-CoV, le virus Zika, la grippe espagnole… Ce sont des virus qui passent la barrière de l’espèce, et qui se transmettent donc d’espèce en espèce (Homme => animal ou animal => Homme).

Pour ce faire, il faut qu’un contact direct entre les deux espèces ait lieu. Cela est surtout provoqué par l’activité humaine en raison de la déforestation, de la pollution… En effet, les animaux sauvages porteurs de virus viennent se mettre directement en contact avec l’Homme ou, lorsqu’ils sont apprivoisés, sont susceptibles de transmettre la maladie. 

Les études génétiques montrent 96% de ressemblance avec les coronavirus issus d’animaux, ce qui écarte totalement la théorie d’un virus fabriqué au laboratoire par l’Homme comme certains se plaisent à dire. Il serait donc assez judicieux de mieux respecter l’environnement pour mener une vie plus sereine et calme.        

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